Les enjeux environnementaux du complexe industriel de Lacq (1957-2005) [jusqu'à nos jours !]


Article de Christophe Briand* publié en 2006 par les éditions Persee
Collection Flux : Cahiers scientifiques internationaux Réseaux et territoires, n° 63-64, 1
Dossier : « Innovations et territoires »
* Doctorant, Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3 – Parallèlement à ses fonctions d’enseignant en histoire – géographie dans un lycée périgourdin, Christophe Briand réalise une thèse de doctorat intitulée « Hydrocarbures et développement régional en Aquitaine, du début de l’entre deux guerres au début des années 1970 » sous la direction de Christophe Bouneau (Université Michel de Montaigne – Bordeaux III, MSHA) avec la collaboration d’Alain Beltran (Université Paris Sorbonne – Paris IV, CNRS)……….

A jour le 18 juillet 2018 à 19h15
Voir revue de presse

Résumé de l’article de C. Briand

Découvert en 1951, le gaz naturel de Lacq (Pyrénées-Atlantiques) est à l’origine du renversement de l’image d’une énergie jugée alors sale et polluante. Le gaz béarnais pose pourtant d’emblée des problèmes environnementaux en raison de ses caractéristiques chimiques. L’aménagement d’un complexe industriel en aval de l’usine de désulfuration de la Société nationale des pétroles d’Aquitaine confère à la zone de Lacq la fonction de pôle de développement dans une région agricole et agreste, où vivent environ 6000 personnes. Mais ce mode d’industrialisation néglige les interférences entre les activités chimiques et métallurgiques, et l’environnement dans lequel elles s’insèrent. Les conditions de vie sont bouleversées par les usines, les puits et les canalisations qui sont autant de sources de risques et de nuisances.
À la fin des années 1950, les industriels et les pouvoirs publics ne sont pas préparés à assumer les conséquences humaines et naturelles de telles activités. Une longue période d’apprentissage des nuisances, de questionnement écologique et de luttes aboutit à une prise de conscience des enjeux environnementaux par tous les acteurs. Au milieu des années 1970, les progrès techniques réalisés par la SNPA et la crainte locale suscitée par le spectre du déclin du gisement modifient le statut de l’environnement en Béarn. De milieu de vie enserrant un complexe chimique et métallurgique, il devient un secteur d’activité capable d’en prendre le relais, un outil de sortie de crise sociale, à la fois pour Elf Aquitaine devenue Total et pour les milieux dirigeants locaux. Depuis la fin des années 1990, la région de Pau – Lacq s’efforce même de devenir pionnière dans la cohabitation industrie – environnement.

Pas tout à fait… car dès 2009…


La Sobegi va prendre en main le complexe de Lacq – Pierre Etcheleku, Les Échos, 25 juillet 2009
Pas un mot sur les pollutions !

La vision, fin 2015, de la filiale de Total qui s’est maintenant désengagée des sites au profit entre autres de Geopetrol pour les gisements et de la SOBEGI (filiale à 100 % du groupe…) pour le complexe pétrochimique :
Lacq, une aventure humaine – (sic) Plaquette 15 pages, TEPF*, 9 septembre 2015. Extrait :

Toujours pas un mot sur les pollutions !

* [Total E(xploration) & P(roduction) France] Nous n’avons plus d’activités opérationnelles en France. Notre expertise se concentre désormais sur 3 axes :
- assurer la restitution des sites industriels (sur la plateforme Induslacq et les sites voisins où étaient localisés les puits de production de gaz) ;
- encourager et faciliter la poursuite d’autres activités industrielles sur les plateformes industrielles locales ;
- en tant qu’actionnaire à 100 %, assister SOBEGI dans la consolidation de son modèle industriel et économique pour assurer la pérennité des plateformes industrielles de Lacq, Mourenx et Mont.

 

Édifiant  ! Quelques semaines avant l’actuelle  » affaire  » Sanofi…

Le 1er juin dernier, Le Monde publiait sous la plume d’un spécialiste de longue date du problème ; Stéphane Mandard :
A Lacq, un demi-siècle de pollutions cachées – Extraits :
Autour du principal gisement gazier de France sont installées 21 usines classées « Seveso », dont les émanations empoisonnent la vie des riverains…
Un récent rapport de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), dont Le Monde s’est procuré une copie, préconise «
des campagnes de mesures en continu ». Il note que les dépassements récurrents de la valeur guide de l’Organisation mondiale de la santé pour le dioxyde de soufre « ne peuvent expliquer à eux seuls l’ensemble des effets signalés ». Pris individuellement, les autres polluants respectent les seuils de toxicité. Aussi, l’Ineris recommande de s’intéresser à l’« effet cocktail » d’une exposition répétée à plusieurs substances dont « les connaissances actuelles ne permettent pas d’évaluer les risques sanitaires ».

 

Les pollutions de Lacq & Cie sont connues depuis toujours !

Le député de la 3ème circonscription des P-A (64) David Habib à succédé en 1995 (jusqu’en 2014) à la Mairie de Mourenx 64150, -la ville nouvelle créée dès le milieu des années 50′ pour les ouvriers de Lacq- à André Cazétien qui, en 2011, a discrètement fait écho au pamphlet de Stéphane Hessel Indignez-vous ! par un délicieusement naïf, mais criant de vérité,  » et organisons nous !  » épuisé aujourd’hui et donc retiré des collections de l’éditeur Utovie, depuis, mais dont nous détenons un exemplaire. Extraits :

« … Je devins un cadre dirigeant du parti (communiste français -nde), candidat à plusieurs élections nationales et régionales et maire de Mourenx. La première ville nouvelle de France née de l’exploitation du gisement de gaz de Lacq… C’est aussi cet esprit de parti qui conduisit le jeune instituteur que j’étais, nommé directeur de l’école de Lacq, à prendre une part très active dans le mouvement de défense de la population de cette région atteinte par la forte pollution produite par l’usine d’extraction du gaz. Je devins certainement à ce moment là, le militant écologiste conscient des méfaits comme des mérites de la grande industrie développée par l’Homme au cours du siècle dernier… La philosophie de l’exploitation du gisement de Lacq n’a pas été au fond différente de celle qui prévaut pour l’extraction des richesses du sol et du sous-sol d’Afrique, d’Asie, d’Amérique. Le mot pillage n’est pas excessif. Les conditions d’existence matérielle de millions d’êtres humains qui vivent dans les pays possesseurs de telles richesses commerciales restent très précaires face à l’étalement de trains de vie d’une opulence indécente et révoltante des maîtres du pouvoir économique et politique,  » les maîtres du monde  » que stigmatisait Pierre Bourdieu (le 13 octobre 1999, voir ici* -nde)… ».

* Extrait « …Il s’agit en fait d’une lutte entre une puissance commerciale visant à étendre à l’univers les intérêts particuliers du commerce et de ceux qui le dominent et une résistance culturelle, fondée sur la défense des œuvres universelles produites par l’internationale dénationalisée des créateurs… ».
Bourdieu s’adressait à 70 « tycoons » des médias, mais son apostrophe d’il y a, à peine moins de vingt ans, est toujours aujourd’hui éminemment transposable.


Illustration de l’article Exploitation conventionnelle, pollution conventionnelle? Le témoignage d’André Cazetien à propos des forages à Lacq (64) – CLR dans stopgazdeshiste.org, 12 mars 2013, initialement paru dans L’âge de faire, n°71, janvier 2013.
Extrait « …La leçon que nous voulons en tirer, c’est que l’exploitation des énergies fossiles, conventionnelle ou non conventionnelle, est toujours polluante et qu’il a fallu, déjà à l’époque, la mobilisation de la population pour que les pouvoirs publics s’ en préoccupent un tant soit peu… « Quand la planète, malmenée par l’homme, se réchauffe et perd sa vie. Nous choisissons le Soleil, le Vent, la Mer – Inépuisables, Non polluants – Qui nous font vivre » (dit) André Cazetien… ».

 

 

Revue de « presse » non exhaustive

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.Rejets toxiques de l’usine Sanofi à Mourenx les conditions d’une remise en service précisées – Ouest-France 19 juillet 2018.
L’État a précisé ce jeudi les conditions de la remise en service de l’usine Sanofi de Mourenx qui produit l’antiépileptique Dépakine. Le site est à l’arrêt depuis le 9 juillet, en raison des rejets de bromopropane et de valproate de sodium qu’elle évacuait dans l’environnement.

.Sanofi au bassin de Lacq : une deuxième plainte est déposée – Christophe Gueugneau, Médiapart, 18 juillet 2018.
Après deux rapports de l’Anses et de l’Ineris, l’avocat des riverains du bassin de Lacq a déposé une seconde plainte concernant des rejets de valproate de sodium, une substance affectant la reproduction et le développement. Elle vise le groupe Sanofi et les autorités administratives chargées du contrôle du site.

.Chez Sanofi, au tour des riverains de porter plainte contre le laboratoire – Mathieu Houadec, Le Rep des Pyr, 18 juillet 2018.
L’Association des riverains des sites industriels du bassin de Lacq (Arsil) a déposé une nouvelle plainte contre le laboratoire pharmaceutique Sanofi.

.Sanofi : les effets sur la santé du valproate de sodium impossibles à vérifier – Gabriel Blaise, Sud Ouest, 17 juillet 2018.
L’Association des riverains des sites industriels du bassin de Lacq a porté plainte ce mardi pour « mise en danger d’autrui » et « administration de substances nuisibles » contre Sanofi et l’Etat.

.Usine Sanofi de Mourenx : la remise en service suspendue à la décision du préfet – Laurent Radisson, Actu-Envir. 16 juillet 2018.
L’Anses et l’Ineris ont remis leurs conclusions sur les émissions de valproate de sodium par l’usine Sanofi de Mourenx. La remise en service de l’installation, stoppée après des rejets massifs de polluants, est entre les mains de la préfecture…
Le préfet n’avait en revanche pas jugé utile de suspendre l’activité de l’installation, suivant en cela les préconisations de l’inspection des installations classées. Ce qui fait réagir les associations de protection de l’environnement. « Avec de tels dépassements et alors que l’exploitant en a connaissance depuis octobre 2017 a minima, il n’est pas acceptable que l’Etat n’ait pas exigé un arrêt immédiat de l’installation », s’indigne Cathy Soublès de la Sepanso.

.Publication des rapports des autorités nationales sanitaires ANSES et INERIS. Nouvelles mesures prescrites au site SANOFI de Mourenx. Communiqué de la Préfecture des P-A (64) du 13 juillet 2018.

—–Nous avons demandé une copie de l’AP mentionné ci-dessus :
De : <pref64@hebergement2.interieur-gouv.fr>
Date : 11 juillet 2018 à 05:09
Objet : Merci pour votre message sur le site « http://www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr »
À : A…R…
Merci pour votre message.
Nous nous engageons à vous apporter une réponse dans les 5 jours.
Vous pouvez également nous contacter au 05.59.98.24.24 ou rechercher une réponse depuis la FAQ
Récapitulatif de votre message:
Sujet: arrêtés préfectoraux
Destinataire: Services de la Préfecture
Message: Le communiqué du MTES du mardi 10 juillet 2018 ; « Sanofi devra réunir toutes les conditions en matière d’émissions et de sécurité pour que l’État puisse autoriser une reprise de l’activité du site de Mourenx, mentionne « …En avril 2018, l’État a mis en demeure l’industriel, par arrêté préfectoral, de respecter les valeurs limites d’émission de différents composés organiques volatils (COV) sous 3 mois sous peine de fermeture administrative… » Pouvez-vous, s’il vous plait, m’adresser cet arrêté que je n’ai pas trouvé sur votre site ? Cordialement, AR.—–

.Déchets toxiques de l’usine Sanofi de Mourenx : le parquet de Paris se saisit du dossier – Maïté Koda, FR3, 13 juillet 2018.
L’enquête concernant l’usine Sanofi de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques sera donc diligentée depuis Paris. Le Parquet de Pau s’est dessaisi du dossier au profit du pôle de santé publique du parquet du tribunal de grande instance de Paris. L’entreprise est mise en cause pour  » infraction à la législation relative aux installations classées « , précise le parquet de Pau dans un communiqué.

.Sanofi à Mourenx : une association de riverains porte plainte – AM avec AFP, FR3, 13 juillet 2018.
L’Association des riverains des sites industriels du Bassin de Lacq a porté plainte pour  » mise en danger d’autrui et administration de substances nuisibles  » contre Sanofi et les autorités chargés du contrôle de l’usine de Mourenx. La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a fixé de nouvelles mesures.

.L’Agence de sécurité sanitaire alerte sur les dangers des rejets de l’usine Sanofi de Mourenx – Stéphane Mandard, Le Monde, 13 juillet 2018.
L’Anses estime que la valeur toxique du valproate de sodium, principe actif de la Dépakine, fabriquée dans l’usine, doit être revue à la baisse.

.Avis de l’Anses relatif à une demande d’analyse critique des VTR du valproate de sodium sur le site industriel de Sanofi Chimie situé à Mourenx – ANSES, 12 juillet 2018.
La VTR (valeur toxique de référence -nde) fondée sur la dose posologique minimale doit être revue au regard des nouvelles études publiées et des effets observés. Les experts soulignent que des effets neurodéveloppementaux et néfastes sur la reproduction pourraient apparaître à des doses plus faibles que celles induisant des malformations congénitales.
De plus, les experts rappellent que malgré un grand nombre de données existantes, aucune dose minimale en dessous de laquelle des effets sur la reproduction et le développement sont susceptibles de ne pas se produire, n’a pu être identifiée. Les experts soulignent que la VTR basée sur des effets tératogènes s’applique donc sur une durée d’exposition maximale de 24 h. Cette approche nécessite donc de s’assurer que la VTR doit être toujours respectée et ce de manière répétée sur le long terme.

.Evaluation des risques sanitaires liés aux émissions de valproate de sodium de l’usine SANOFI de Mourenx – INERIS, 12 juillet 2018.
Les flux considérés d’émission de valproate de sodium sont représentatifs des émissions mesurées entre décembre 2015 et mars 2017. Le scénario « réaliste » correspond au flux moyen mesuré, et le scénario « enveloppe » au flux maximum mesuré sur cette période. Les flux ont ensuite fortement diminué et devraient encore diminuer après la réalisation des travaux annoncés. La modélisation a été mise en œuvre avec un outil (ADMS 5.2) et des hypothèses de modélisation conformes aux standards de modélisation et aux pratiques habituelles lorsque l’on traite d’émissions atmosphériques industrielles de polluants classiques.
Nous ne sommes cependant pas dans cette situation du fait de la nature physico – chimique du valproate de sodium tel qu’émis à la sortie de la tour de lavage. En particulier, la non prise en compte des comportements microphysiques spécifiques dans le panache ne permet pas de conclure sur la pertinence des résultats de modélisation présentés. Par conséquent, l’INERIS recommande de mener des travaux complémentaires (notamment une étude de sensibilité) pour estimer l’influence de ces comportements à l’aide d’outils et de méthodologies adaptés.

.maj 17 juillet 2018 Pollutions à Lacq: les représentant·e·s des salarié·e·s réclament des comptes à Sanofi – Jade Lindgaard, Médiapart, 12 juillet 2018.
Les représentant·e·s des salarié·e·s montent au créneau contre Sanofi sur le bassin de Lacq après nos révélations sur les rejets astronomiques de substances toxiques par son usine de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques).
Les représentant·e·s des salarié·e·s montent au créneau contre Sanofi sur le bassin de Lacq après les révélations par Mediapart et France Info (8, 9 & 10 juillet -nde) sur les rejets astronomiques de substances toxiques par son usine de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). Le groupe pharmaceutique a fermé son site après la parution de notre article.

.Sanofi devra réunir toutes les conditions en matière d’émissions et de sécurité pour que l’État puisse autoriser une reprise de l’activité du site de Mourenx – CP MTES-MSS, 10 juillet 2018.
Le Gouvernement prend acte de la décision de SANOFI de suspendre immédiatement la production sur son site industriel de Mourenx. Toutes les conditions en matière d’émissions et d’absence de risques pour les salariés et les riverains devront être réunies pour que l’État puisse autoriser une reprise de l’activité du site. Des prélèvements et analyses seront effectués par des laboratoires indépendants sur le site et dans son voisinage pour s’en assurer.
En avril 2018, l’État a mis en demeure l’industriel, par arrêté préfectoral, de respecter les valeurs limites d’émission de différents composés organiques volatils (COV) sous 3 mois sous peine de fermeture administrative.
Cette procédure faisait suite à un contrôle de l’inspection des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) qui avait révélé une situation de dépassement inacceptable des normes de rejets pour plusieurs composés organiques volatils et notamment pour le bromopropane.

.Préfet des PA (64) DREAL Nlle Aquitaine-UDPA Arrêté préfectoral complémentaire n°9347/1829 du 10 juillet 2018 actualisant les prescriptions de fonctionnement pour les installations de la société SOBEGI sur la plate-forme industrielle induslacq à Lacq et Mont.
Considérant que la nature des activités nécessitent une réactualisation des prescriptions générales règlementant le fonctionnement des installations de l’établissement SOBEGI sur la plate-forme industrielle Induslacq

.Rejets toxiques : dans le viseur du gouvernement, Sanofi met son usine de Mourenx à l’arrêt – Stéphane Mandard, Le Monde, 9 juillet 2018.
Le groupe pharmaceutique a annoncé, lundi, l’arrêt immédiat de la production de son usine chimique, devant le tollé suscité par des informations sur ses émissions hors norme de rejets toxiques.

.Des rejets toxiques à des niveaux astronomiques dans l’usine Sanofi de Lacq – Jade Lingaard, Médiapart, 8 juillet 2018.
L’usine Sanofi du bassin de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, émettait au printemps 2018, date des dernières mesures disponibles, jusqu’à 190 000 fois plus que le maximum autorisé d’une substance cancérogène et susceptible d’altérer la fécondité. Mediapart a eu accès à un rapport* qui détaille la gravité de la situation. Représentant·e·s écologistes et syndicaux s’alarment mais l’État ne sanctionne pas
* de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal), sous l’égide de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, daté du 14 avril 2018, qui révèle la gravité de la situation.

.Révélations inquiétantes sur la pollution de Sanofi à Lacq -Communiqué, FNE, 8 juillet 2018.
Pointée du doigt il y a quelques années lors du scandale de la Dépakine*, l’entreprise Sanofi fait de nouveau parler d’elle. Cette-fois, ce sont les colonnes de son site chimique de Mourenx, dans le bassin industriel de Lacq, qui posent question : un rapport met en évidence des rejets de matières dangereuses à des taux astronomiques, bien loin des seuils autorisés. La santé des riverains est directement menacée, tout comme l’environnement. France Nature Environnement et la Sepanso 64 demandent l’arrêt immédiat des pollutions, quitte à envisager la fermeture administrative du site.

.A Lacq, l’industrie pollue gratuitement et impunément grâce à des élus locaux anti-écologie (4/4) – AR & ED, Basta ! 19 févier 2018.
Rejeter en masse des liquides polluants et très toxiques dans le sous-sol est non seulement autorisé pour les entreprises chimiques et pétrolières du bassin de Lacq, mais aussi gratuit, ces entreprises étant exonérées de la taxe sur les activités polluantes ! Derrière cet incroyable cadeau accordé aux industriels, se trouve un homme central dans la politique locale : le député socialiste David Habib. Au nom de la préservation de l’emploi, le député et les élus locaux qui le soutiennent se sont lancés dans une croisade anti-écologique où s’invitent dogmatisme, clientélisme et potentiels conflits d’intérêt. Quatrième et dernier volet de notre enquête sur le bassin industriel de Lacq.

.Quand l’État reste impuissant face aux rejets de substances très toxiques par les industriels (3/4) – AR & ED, Basta ! 30 janvier 2018.
En Aquitaine, autour du pôle chimique de Lacq anciennement exploité par Total, de mystérieuses nuisances provoquent aujourd’hui des suffocations et des malaises chez de nombreux salariés et riverains. En trois ans, les services de l’État, et notamment la Dreal, n’en ont pas trouvé l’origine. Mais le « gendarme de l’environnement » en a-t-il les moyens ? La Dreal s’est illustrée par son impuissance à empêcher les rejets de substances chimiques très toxiques, comme l’acroléine, utilisée comme gaz de combat pendant la Première guerre mondiale. Pourquoi des entreprises, dont les activités sont pourtant censées être contrôlées, peuvent-elle continuer à mettre en danger la santé de milliers de personnes en toute impunité ? Suite de notre enquête.

.Lacq : deux ans d’enquête aux côtés de Bastamag – AR & ED, Basta ! 21 décembre 2017.
« Journalistes indépendantes, nous aurions pu confier notre enquête à un autre média. Mais nous avons voulu travailler avec Bastamag car nous croyons à son modèle. Avec lui, nous avons pu briser le silence de Lacq », expliquent Elsa Dorey et Arianne Puccini, deux journalistes pigistes qui ont mené une grande enquête sur les problèmes sanitaires et environnementaux que posent le bassin industriel et gazier de Lacq dans les Pyrénées-Atlantique. Cette longue enquête a également pu être réalisée grâce à un partenariat avec Hesamag, le magazine de l’Institut syndical européen, qui a participé à son financement.

.Comment Total et ses sous-traitants exposent leurs ouvriers à des produits toxiques en toute connaissance de cause (2/4)- AR & ED, Basta ! 27 novembre 2017.
Après cinquante ans d’exploitation du gaz sur la zone industrielle de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, Total dépollue les sols avant son départ définitif. Lorsqu’un terrain est vendu, les entreprises sous-traitantes excavent des tonnes de terres gorgées de métaux lourds et de produits toxiques. Sous pression, certaines d’entre elles se passent de toute mesure visant à protéger leurs ouvriers. Sans que Total s’en émeuve. L’un d’eux se démène depuis cinq ans pour faire reconnaître son exposition, ne trouvant que peu d’appui du côté des institutions. Récit du parcours de ce lanceur d’alerte.

.Fumées suspectes, odeurs irritantes et surmortalité inquiétante autour du bassin pétrochimique de Lacq (1/4)- AR & ED, Basta ! 20 novembre 2017.
La zone industrielle de Lacq, près de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques, est le deuxième pôle chimique de l’Hexagone, où les réserves de gaz ont longtemps fait le bonheur de Total. Pendant des années, les nombreux rejets polluants issus de ces activités industrielles ont été mis au second plan, si ce n’est passés sous silence. Aujourd’hui, devant la multiplication des troubles sanitaires et les indices épidémiologiques inquiétants, les habitants du secteur tentent de briser l’omerta.

.Gaz de Lacq : enfin des enquêtes sur la santé des habitants – Jade Lingaard, Médiapart, 30 août 2016.
Quatorze ans après la découverte d’une surmortalité parmi les riverains de l’ancien plus gros site de forage de gaz en France, l’État se décide à enquêter sur l’état de santé des habitants. Mais des problèmes persistent.

.Le forage horizontal se perfectionne – Y. R. Le Monde, 22 juillet 1981.
Des essais d’exploitation du petit gisement pétrolier de Lacq Supérieur devraient commencer prochainement grâce au deuxième forage à l’horizontale que la Société nationale Elf-Aquitaine (S.N.E.A.) et l’Institut français du pétrole (I.F.P.) ont réussi récemment.
Un premier forage, progressivement dévié jusqu’à devenir horizontal, avait été réussi en 1980 sur le même gisement (le Monde du 21 août 1980). C’était le premier forage de ce type à avoir été pratiqué en Europe occidentale. Le récent succès de la S.N.E.A. et de l’I.F.P., réalisé à quelque 2 kilomètres du forage de 1980, représente un progrès certain par rapport à l’opération de l’année dernière et confirme la possibilité d’utiliser cette technique.

.Un forage à l’horizontale a été réussi à Lacq – Y. R. Le Monde, 21 août 1980.
La Société nationale Elf-Aquitaine (S.N.E.A.) et l’Institut français du pétrole (I.F. P.), associés pour l’opération, viennent de réussir un forage à l’horizontale dans la couche productrice de pétrole de Lacq supérieur (Pyrénées-Atlantiques). C’est la première fois en Europe occidentale qu’un tel succès est enregistré.
Le forage de Lacq supérieur a commencé par être exécuté  » banalement  » à la verticale, sur une hauteur de 78 mètres. Ensuite, le puits a été progressivement dévié de 1 degré par 10 mètres forés, selon les techniques classiques pour ce genre d’opération (le Monde du 21 juillet 1979).

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