L’état du climat en 2017, vu par mét’ USA… Laisser les fossiles là où ils sont !

Ou comment la canicule de l’été 2003 va devenir banale dans une fin de siècle à plus 3 degrés Celsius !


L’inertie des paramètres influant sur le dérèglement climatique grève déjà les conditions de vie des deux à trois générations à venir. Les actions urgentes, les impérieux changements dans nos modes de vie n’auront d’effets qu’à très long terme. Raison de plus pour commencer dès maintenant…..

Le supplément annuel de la société américaine de météorologie est sans appel, l’éditorial du « Monde » du 2 août 2018 le commente :

Climat : dépasser la prise de conscience

L’année 2017 a été classée comme l’une des trois plus chaudes de l’histoire moderne. Les Etats doivent agir vite et interroger les modes de production et de consommation.
Les signaux d’alarme sur l’accélération du réchauffement climatique se multiplient et, pourtant, les actions engagées pour tenter d’inverser le phénomène ne sont désespérément pas à la hauteur des enjeux. Deux nouveaux avertissements viennent de nous être lancés, mercredi 1er août. L’année 2017 a été classée comme l’une des trois années les plus chaudes de l’histoire moderne, selon le rapport annuel de l’agence fédérale américaine National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA)
Partout, les lobbys tentent de remettre en question les maigres avancées…
Les Etats n’ont d’autre choix que d’agir vite et d’interroger les modes de production et de consommation qui font des hommes les prédateurs de la nature. Pour contenir la hausse des températures, l’accord de Paris indique clairement la voie en visant la neutralité carbone dans la seconde moitié du siècle. Cet objectif implique de laisser sous terre la plus grande partie des réserves d’énergies fossiles, les carburants du réchauffement. Combien faudra-t-il d’avertissements pour que l’humanité cesse de rester accrochée à un modèle qui conduit à sa perte ?

 

Voir aussi

.Les gaz à effet de serre ont atteint un niveau record en 2017 – AFP 1er août 2017
« …Les Etats-Unis sont le second pollueur au monde derrière la Chine mais l’élection du milliardaire républicain a mené au pouvoir des climatosceptiques qui doutent de la responsabilité de l’homme dans le réchauffement de la planète, et ont entrepris de démanteler les législations de l’administration Obama destinées à mitiger l’effet néfaste des activités humaines…
L’année dernière, le taux de concentration des trois gaz à effet de serre les plus dangereux relâchés dans l’atmosphère –dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d’azote– a atteint des nouveaux records… »

.Climat : 2017, année de tous les records – Pierre Le Hir, Le Monde 1er août 2018

Les années se suivent et les records s’enchaînent, sans que rien semble pouvoir enrayer l’emballement climatique. A l’échelle du globe, 2017 a été l’une des trois années les plus chaudes de l’histoire moderne, se classant, selon les données utilisées, à la deuxième ou à la troisième place sur un podium où figuraient déjà, dans l’ordre, 2016 et 2015.

.La tragédie de la croissance
Sortir de l’impasse
Gilbert Rist
Presses de Sciences Po
03 mai 2018

« Chacun comprend aisément qu’une croissance infinie dans un monde fini est impossible, tout en agissant comme si cela n’était pas vrai. Nous sommes collectivement affligés d’une dissonance cognitive : pour assurer notre confort psychique, nous renonçons à considérer la vérité qui nous embarrasse en espérant que, finalement – mais sans trop savoir comment – tout finira par s’arranger… »

En réalité nous savons comment sortir de l’impasse. Pour nous guérir de notre addiction à la croissance, nous devons restaurer la notion de biens communs, réhabiliter la réciprocité, en finir avec l’endettement, renouer le dialogue avec la nature.

Igor Martinache, Alternatives économiques :

Après s’être employé dans ses deux précédents ouvrages à démystifier le concept de « développement » puis le paradigme économique dominant, Gilbert Rist s’attaque cette fois au culte contemporain de la croissance. Détournant facétieusement le titre du fameux article de Garrett Hardin*, il reprend sa critique de la théorie économique standard d’un point de vue social et, surtout, écologique, avant de développer un certain nombre de propositions permettant de refonder cette dernière : les communs, la réciprocité et la redistribution contre l’échange marchand, les « collectifs muets », et une critique du crédit et de la dette qui, avec la propriété privée, portent en eux l’impératif de croissance.

L’ouvrage vaut plus pour sa pédagogie que pour son originalité, mais s’avère néanmoins précieux en ces temps de déni collectif de l’urgence écologique. Et comme l’écrit en conclusion l’auteur, qui préfère parler d’après-croissance plutôt que de décroissance, « le temps presse. Ne nous hâtons pas trop lentement » pour chercher vraiment les voies d’un changement de régime nécessaire.

* La tragédie des communs était un mythe – Fabien Locher, CNRS, 4 janvier 2018

.La croissance économique « fait-elle » de l’effet de serre ? Jean-Marc Jancovici, 1er janvier 2006

Heu… OUI ! Beaucoup trop.

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