« S’il est un élément de notre mythologie moderne qui, face à la crise écologique, entretient la confiance collective et légitime l’action des uns et unes — et surtout l’inaction des autres —, c’est bien la croyance largement partagée et régulièrement entretenue que le salut viendra des avancées scientifiques et de l’innovation technologique : « Citoyens, ne changeons rien ; high-techs, green-techs, smart-techs, biotechnologies, nanotechnologies, etc., règleront nos soucis. »«
Ainsi commence l’article de François Briens ingénieur-chercheur, spécialisé en prospective économie-énergie publié par Reporterre le 30 août 2017.
Cette idée de toujours, caricaturée par l’expression « science désastre »… s’actualise quasiment au quotidien, car le ruissellement du progrès scientifique au sein des sociétés humaines en croissance constante en termes de population, éloigne les humains des valeurs essentielles et entretient artificiellement de faux besoins.
Au niveau énergétique la solution est bien évidemment de consommer moins et différemment. Hélas d’après la note de l’UFIP du 23 août 2017 ; sur les 12 derniers mois, la consommation de produits pétroliers augmente de 0,4 %. Et compte tenu des fortes chaleurs estivales il est certain que la consommation électrique est aussi en augmentation en comparaison de la même période.
Les parents et les enseignants peuvent-ils exercer l’éducation et l’instruction des générations à venir alors que l’esprit des jeunes est captivé par des centres d’intérêts peu utiles mais qu’ils considèrent quasi vitaux. La haute technologie concentrée dans les soi-disant « smarts » phones ainsi que la connexion qu’ils entretiennent avec des pôles d’attraction très éloignés des besoins vitaux et du contentement naturel émanant de leur saine satisfaction, en est une bonne illustration.
La croissance démographique a imposé des modes de gestion et d’administration des communautés de plus en plus indirects, éloignant le libre arbitre du processus de décision collectif. Socialement un phénomène comparable à la masse critique des réactions atomiques rend maintenant extrêmement compliqué aux pouvoirs politiques de rendre effectives dans un temps acceptable des décisions sensées mues par l’intérêt général et dirigées vers le bien commun.
Le moteur à explosion utilisant un carburant concentrant une énergie relativement facile à stocker, a créé et amplifié tous ces maux. Son corolaire ; la mobilité, est maintenant érigée en droit absolu alors qu’elle est le cœur du problème en étant l’énergie de la mondialisation. Ne parlons pas du transport aérien support du tourisme « exotique ». La miniaturisation de la motricité thermique a envahi tous les domaines ; pratiquement plus un pécheur côtier à travers les mers et océans ne peut subvenir aux besoins de sa famille sans un moteur hors bord ; l’exploitation même responsable, des forêts et la commercialisation des essences sylvestres ; l’agriculture même raisonnée et à dimension humaine peut difficilement trouver un équilibre économique sans machines et moyens de transport.
Les pistes piquent les fesses : sobriété, décroissance, protectionnisme, étatisation, dé-possession, etc. mais toutes s’affrontent à la souveraineté et à la sécurité des sociétés. En effet dans notre monde en tension permanente il est peu réaliste pour un état-nation d’entamer seul de tels processus au risque de s’exposer à des forces peu bienveillantes et toujours à l’affut. Reste encore et toujours les solutions locales, qui n’existent que sous le grand « parapluie » du contexte socio-économique existant.