Infos de Serre #172 juillet 2017

Dans cette 172ème mensuelle, le RAC analyse le Plan climat présenté le 6 juillet dernier. Vous pouvez retrouver cette dernière édition ici et parcourir le site .

Notre analyse :
Le silence du RAC sur l’annonce de ne plus délivrer de permis d’exploration sur le territoire nationale est parlant. En effet, à l’échelle mondiale l’exploration qui évolue souvent vers des exploitations, des infrastructures de transport (pipeline, pétroliers, méthaniers, ports de compression : liquéfaction et/ou décompression : gazéification de gaz, etc.),  le raffinage puis in fine la consommation est bien à l’origine du principe de laisser les hydrocarbures dans le sol.
Mais compte tenu de la forte improbabilité des réserves indigènes non prouvées, ce principe en France ne semble pas prioritaire au yeux des spécialistes du RAC.
Alors, l’annonce de ne plus délivrer de permis aurait-elle été englobée dans le Plan climat comme prétexte politique afin de sortir le Bureau des ressources énergétiques du sous-sol qui dépend du ministère de N. Hulot, de la situation chaotique actuelle produite par des années de carence depuis février 2011 ? Voir le rapport « Délais d’instruction des demandes de permis exclusifs de recherche et de concessions d’hydrocarbures » de juillet 2015. Et dont la quinzaine de recommandations n’ont, avant l’annonce du 6 juillet dernier, produit que ce que nos camarades de stop-gaz.fr qualifient fort justement d’omerta


Passer des réactions médiatiques en réponse à la décision de Donald Trump de sortir de l’accord de Paris, à l’action sur le climat en France et en Europe : voilà quelles étaient les attentes des associations du Réseau Action Climat pour le Plan présenté aujourd’hui par le Ministre de la transition écologique et solidaire.

Notre réseau avait ainsi formulé au mois de juin un ensemble de propositions pouvant être rapidement adoptées par le Gouvernement dans différents secteurs de l’économie française : l’agriculture et de l’alimentation, la fiscalité, la rénovation des logements, les transports ou encore l’énergie.

Il y a trois grands absents dans ce Plan climat. Celui-ci passe totalement sous silence la nécessaire fermeture de réacteurs nucléaires, indispensable à l’atteinte des objectifs de la loi de Transition énergétique et pour laisser la place aux énergies renouvelables. Plus grave encore, on observe un recul sur la solidarité climatique internationale. Il n’y a pas de nouvelle mesure concrète ; la taxe sur les transactions financières au niveau européen, censée générer des recettes pour la solidarité internationale, ne figure pas dans ce plan. Pourtant, le président de la République s’était engagé le 6 juin, en présence des associations, à soutenir activement un accord européen sur cette taxe d’ici le mois de juillet 2017. Ce revirement de positionnement est inacceptable pour le Réseau Action Climat. La mise en place de cet outil est capitale, dans le contexte international actuel, pour aider les pays les plus vulnérables à lutter contre les changements climatiques et leurs impacts. Alors que le G20 s’ouvre le 7 juillet, la France devra revoir rapidement sa position si elle souhaite dépasser les déclarations d’intentions et incarner un véritable leadership mondial sur l’enjeu climatique. Enfin, le Plan Climat ne prévoit pas de revoir radicalement la mauvaise position française sur les puits de carbone. C’est pourtant un marqueur de l’ambition que se donne ou non l’Europe pour respecter l’Accord de Paris.

Heureusement, le Plan Climat contient quelques mesures qui vont dans le bon sens. Il en va ainsi de la volonté d’aller plus loin en termes d’objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour 2050, de fiscalité écologique, avec une accélération prévue de la taxe carbone pour mettre en œuvre l’accord de Paris, ou encore de la prise en compte des enjeux sociaux et de la conversion professionnelle pour pouvoir fermer les dernières centrales au charbon françaises d’ici 2022. C’est aussi le cas de l’objectif de rénover sous les 10 prochaines années les 8 millions de passoires énergétiques que compte notre pays, ou encore de la proposition d’interdire l’octroi de nouveaux permis d’exploration pétrolière et gazière, bien qu’incomplète puisqu’elle exclut les permis en cours.

Mais, pour l’essentiel, le plan climat se contente surtout d’identifier les chantiers prioritaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de notre pays et renvoie ainsi les mesures concrètes à adopter à des concertations ultérieures, comme les Etats Généraux de l’agriculture et de l’alimentation ou encore le projet de loi de finances pour 2018. Or, identifier les défis à relever est une chose, mais s’y atteler en est une autre. Si lancer ces chantiers est nécessaire, cela ne doit pas empêcher le Gouvernement d’adopter des solutions efficaces et immédiates de la transition climatique, comme l’appui au développement des transports en commun, ou l’aide aux mobilités dites « actives », telles que le vélo.

Note aux rédactions :
L’analyse du plan climat est détaillée sur ce lien et sur le site http://makefrancegreenagain.fr/

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