« …A la fin mai 2018, la CRE considère que le dossier transmis n’est pas complet et ne permet pas l’instruction de cette demande (le projet STEP, nde)… » page 81 du dernier rapport de la Commission de régulation de l’énergie !……….
A jour le 15 juillet 2018 à 09h40
Ci-dessous extraits des pages 80 et 81
CRE : « …Cette étude confiée au cabinet Pöyry a été publiée le 27 avril 2018… Elle a conclu que les coûts du projets excèdent ses bénéfices présumés dans la plupart des scénarios… Dans tous les cas, les bénéfices économiques du projet sont localisés exclusivement dans la péninsule ibérique… », tient tient…
L’étude mentionnée ci-dessus, confiée au cabinet d’origine finlandaise Pöyry, coutumier de ce genre d’expertise -voir en pied d’article- a longtemps été cachée par la Commission européenne… L’eurodéputée Michèle Rivasi l’a officiellement demandée récemment dans le cadre de ses attributions et s’est, dans un premier temps, vu opposer une fin de non recevoir. Puis, après que Reuters à partir de 5 sources… en a fait fuité la teneur, l’UE l’a publiée, voir ci-après.
Cost benefit analysis of STEP, as first phase of MIDCAT, Pöyry/VIS 17 novembre 2017, publié le 27 avril 2018.
voir page 89 du document en ligne (en anglais)
« …STEP is profitable…with tight LNG scenarios… (ie) if the LNG market is not constrained and therefore subject to rising supply prices… limited utilisation of the pipeline means the returns earned are below the threshold financial rate of 4.4%… »
Résumé par Reuters en « …financially viability … in scenarios with a tight LNG market… »
Traduction
« …STEP est rentable … avec des scénarios GNL serrés … (c.-à-d.) Si le marché du GNL n’est pas contraint et donc sujet à la hausse des prix d’approvisionnement … l’utilisation limitée du pipeline signifie que le rendement financier est inférieur au seuil de 4.4%… »
« …viabilité financière … dans des scénarios avec un marché du GNL serré… »
Trois questions : Qui est actuellement commissaire européen à l’énergie ? Qu’elle est sa nationalité ? Quel est son parcours professionnel et notamment ses liens avec les entreprises pétrogazières ?
Il semble qu’à ce niveau de paramètres non maitrisables par l’UE poursuivre STEP/MidCat ainsi que d’autres infrastructures pourvoyeuses d’énergies à partir de sources fossiles n’est pas compatible avec l’engagement européen d’actions concrètes visant à contenir les effets du dérèglement climatique.
» Le projet de gazoduc STEP est purement politique et ne repose sur aucune preuve scientifique « CP Michèle Rivasi le 18 avril 2018.
« …Une étude commandée par la commission européenne démonte un projet de gazoduc à 450 millions d’euros entre l’Espagne et la France… »
Exclusive: Viability of French-Spain gas pipeline questioned – report. Reuters, non daté.
Plus
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.STEP, le projet d’interconnexion gazière Catalogne/France en sursis ? Jacqueline Balvet, Blogs Médiapart 20 juillet 2018.
Après le forcing opéré depuis plusieurs années par le commissaire européen pour le climat et l’énergie, Miguel Arias Canete, pour faire passer ce projet, celui-ci n’avait pas prévu que le premier ministre Mariano Rajoy serait amené à se retirer de la vie politique ni que le régulateur français confirmerait son désaccord.
MytheCat déconstruire les mythes autour du projet de gazoduc MidCat entre la France et l’Espagne, Les Amis de la Terre Europe et France, mai 2018. Extrait :
« …MidCat et son sous-ensemble STEP figurent tous les deux sur la liste de l’Union Européenne des “projets d’intérêt commun” dans le domaine de l’énergie (“liste des PCI”), une liste conçue par la Commission européenne et les Etats membres pour identifier les projets d’infrastructures énergétiques prioritaires en Europe, prétendument censés améliorer la sécurité énergétique du continent et lutter contre le dérèglement climatique. Il est crucial pour les promoteurs comme Enagás et Teréga que leurs projets figurent sur cette liste, non seulement parce qu’ils bénéficient à ce titre de procédures d’autorisations accélérées mais aussi (et surtout) parce que cela leur donne accès à d’importantes subventions publiques et attire les investisseurs privés plus facilement. Face au gouvernement espagnol et la Commission européenne, qui en ont fait un projet hautement politique et prioritaire, et grâce à l’attentisme des autorités françaises, le projet avance. Néanmoins il soulève de sérieux doutes en termes de viabilité économique et d’impacts environnementaux et climatiques. C’est pourquoi l’opposition grandit chez les collectifs citoyens, les membres du Parlement européen et les associations environnementales à l’échelle locale, nationale et européenne. Ce rapport vise à présenter ces doutes, à déconstruire les mythes développés par Enagás et Teréga pour promouvoir le MidCat/STEP et à révéler les réels intérêts cachés derrière le projet… »
La Commission européenne cache une étude défavorable au projet de gazoduc qu’elle soutient. Les Amis de la Terre, 18 avril 2018
« …Reuters a fait fuiter dans la nuit une étude, restée jusqu’à ce jour non publique, qui remet très clairement en question l’intérêt et la viabilité économique du projet d’interconnexion gazière entre la France et l’Espagne “STEP”. Ce projet est fortement soutenu par la Commission européenne et le gouvernement espagnol… »
MidCat : projet de gazoduc de 311km entre la Catalogne et la France, inutile et climaticide mardi 16 janvier 2018 par Yonne Lautre
Gazoduc Step : la connexion au marché européen de l’énergie. Felip Cazal, Blog Médiapart 30 octobre 2017
« …Une concertation « avec garant » a démarré fin novembre autour du projet de gazoduc Step, entre le Perthus et Barbaira. Ce gazoduc renforce la connexion franco-espagnole des réseaux et, au-delà, s’insère dans la politique européenne de grand marché de l’énergie… »
La CNDP lance la concertation sur le Gazoduc MidCat
Publié le 5 août 2017 par GarrigueVaunage
Plan décennal de développement du réseau de transport de GRTgaz 2016-2025. Novembre 2016. Extraits des pp.54-64 du .pdf
« …Le développement des infrastructures en europe…
Dans le domaine gazier, quatre corridors prioritaires stratégiques pour l’Europe sont identifiés, dont l’un concerne directement la France : le corridor Nord-Sud de l’Europe de l’Ouest, qui vise à mieux interconnecter la péninsule ibérique et l’Italie avec les marchés nord-ouest européens. Le règlement définit également des « projets d’intérêt commun » (PCI) qui bénéficient de procédures d’autorisation accélérées, de mesures incitatives et sont éligibles à une aide financière de l’Union européenne. Les PCI doivent contribuer aux principaux objectifs de l’Union européenne (intégration des marchés, sécurité d’approvisionnement, compétitivité et développement durable) et démontrer des bénéfices supérieurs aux coûts du projet. Lorsqu’un PCI concerne plusieurs États membres, les régulateurs doivent décider d’une allocation transfrontalière des coûts du projet, sous réserve que celui-ci soit suffisamment mature. L’Acer a publié en mai 2015 une série de recommandations sur les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour parvenir à une décision. La liste des PCI est établie tous les deux ans par la Commission européenne à partir de propositions effectuées par les groupes d’initiatives régionales (GRI) et après consultation de l’Acer. Le Parlement et le Conseil européens ont un délai maximum de quatre mois pour l’agréer ou la rejeter en totalité. La deuxième liste des PCI a été adoptée le 18 novembre 2015, après un processus de sélection fondé sur le TYNDP 2015-2035 et des analyses coûts/bénéfices conformes à la méthodologie développée par l’Entsog et approuvée par la Commission européenne. Cette seconde liste des PCI est valide pour la période 2015-2017. Elle inclut six projets concernant GRTgaz.
Il s’agit de :
l la création d’une nouvelle interconnexion avec l’Espagne à l’est des Pyrénées (5.5, projet Midcat)…
Pour assurer un suivi des progrès réalisés pour l’implémentation des PCI les plus sensibles, la Commission européenne a mis en place des groupes de haut niveau dans plusieurs régions : les interconnexions au sud-ouest de l’Europe…
Terminaux méthaniers
Le GNL constituera vraisemblablement une part importante des besoins croissants d’imports de l’Europe. Dans cette perspective, des investissements pourraient être nécessaires afin de garantir un meilleur accès direct ou indirect à cette ressource. Il existe à cet égard en Europe de nombreux projets de développement de capacités de regazéification et d’interconnexion permettant d’accroître l’aire d’influence du GNL. Des projets de création ou d’extension de terminaux méthaniers sont à l’étude, notamment dans les zones où les accès au gaz sont peu diversifiés (mer Adriatique, mer Baltique) ou sur les façades maritimes ouest et sud de l’Europe, notamment en Belgique, en France, en Italie et en Grèce…
La création d’une place de marché unique en France…
La CRE s’est fondée sur ces informations pour retenir, au terme de sa délibération du 19 juillet 2012, l’orientation consistant à créer un PEG unique s’appuyant sur le projet Val de Saône.
Conformément aux termes de cette même délibération et afin de confirmer cette orientation, la CRE a fait mener par le cabinet Pöyry, au second semestre 2013, l’analyse coûts bénéfices de différentes solutions d’investissement pour la création du PEG unique…
L’étude Pöyry a conclu que la création d’un PEG unique dégageait des bénéfices pour les marchés français et ibériques dans tous les scénarios de marché dans lesquels le GNL n’est pas durablement moins cher que le gaz gazeux livré par pipeline. Ces bénéfices sont notablement plus élevés que les coûts d’investissement dans le cas où le GNL est durablement plus cher que le gaz gazeux… »