Claracq : c’est fini ! Investaq reconnaît l’absence de potentiel du permis

Il aura fallu douze ans, deux sismiques et deux forages pour que les titulaires du permis « Claracq » admettent que dans le cadre législatif actuel, ce permis n’a pas de potentiel !
Délivré en 2006 alors que l’administration française de l’époque appelait haut et fort les spéculateurs internationaux à venir explorer par fracturation hydrochimique – alors autorisée – le sous-sol français en métropole et dans les Outre-mer. Le périmètre actuel de Claracq s’étend au nord de Pau entre les concessions Vic-Bilh et Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques.

Mise à jour le 13 novembre 2018 : COMMUNIQUÉ Permis de Claracq : échec de l’exploration et retrait de l’opérateur.

Voir l’article de synthèse : Pas de « sismique » sur Claracq, ni ailleurs !

S’exprimant dans les médias locaux le directeur d’Investaq reconnait les 8 et 9 novembre dernier que :

« … les terrains qui doivent assurer la couverture au sommet du réservoir, ne paraissent pas suffisamment homogènes au regard de la qualité d’étanchéité recherchée. Il y a des hydrocarbures, mais pas forcément en quantité suffisante. Grâce à l’acquisition sismique, – qui s’est bien déroulée -, on a pu disposer d’une très belle image du sous-sol. Mais on ne lève pas les ambiguïtés. Au contraire. La probabilité de succès telle qu’on peut la calculer aujourd’hui est bien inférieure à celle qu’on prévoyait… »

Nous l’annoncions dans notre article de synthèse du 25 juin dernier en lien ci-dessus : les résultats des sismiques précédentes et surtout des puits déjà forés autour des prospects qui viennent d’être abandonnés, indiquaient clairement de mauvaises qualités de réservoirs hors stimulation par fracturation…

Malgré les dénégations de M. Sage, nous maintenons que les différentes actions d’opposition – très légitime – ont néanmoins pesé dans cette décision. En effet les autorités et l’opérateur avaient parfaitement conscience que le relatif faible niveau d’opposition de l’été dernier allait très certainement s’amplifier et drainer de nombreuses autres dynamiques citoyennes réclamant fort justement l’adéquation de l’esprit de la loi « hydrocarbures… » avec les actes concrets sur le terrain, dans le contexte du non respect des engagements de la France à mettre en œuvre des mesures pratiques d’application de l’Accord de Paris 2015.

Nous saluons l’engagement de nos camarades béarnais qui ont payé de leur personne tout au long de cet été. Nos forces se recentrent maintenant principalement en Moselle où malgré l’échec patent de l’exploration du puits Lachambre sur le permis « Bleue Lorraine » l’autorité administrative a récemment accordé et de façon surprenante, de nouvelles autorisations de forage, et d’autres seraient même à venir d’ici la fin de l’année ! Nous rappelons ici que le titulaire peine à produire des résultats concluants de sa démarche exploratoire et est régulièrement engagé dans diverses procédures avec ses sous traitants.

Surtout nous dénonçons encore fortement l’autorisation de forage accordée le 22 octobre dernier à la filiale locale du groupe Total sur le permis Guyane maritime.

D’après les données officielles* il demeure 24 permis de recherche valides en métropole et 2 dans les Outre-mer, sur lesquels les dispositions du code minier et textes d’application imposent aux titulaires une démarche exploratoire par  méthodes invasives de prospection : des forages ! Sur certains de ces permis les autorisations existent déjà. De même, sur le périmètre de la soixantaine de concessions où des hydrocarbures sont tous les jours extraits – notamment par techniques de récupération avancée (EOR) – et commercialisés, plusieurs autorisations de forages de puits de développement sont valides pour encore de nombreuses années à venir.
Les techniques EOR (enhanced oil recovery) ou tertiaires, sont utilisées lorsque la pression initiale du réservoir n’est plus suffisante même avec de multiples pompes à balancier. Elles consistent à injecter des fluides contenant des additifs favorisant la désorption des hydrocarbures sous une pression inférieure à celle du réservoir – restant ainsi sous la pression de fracturation. Certains de ces additifs sont nocifs et si une partie est récupérée et traitée en surface, une autre peut toujours migrer du réservoir vers d’autres horizons géologiques et possiblement des aquifères.
* pied de la page Ressources en hydrocarbures de la France.

Si le cadastre minier numérique Camino vient d’aboutir, le site projets-environnement n’est toujours pas à jour en ce qui concerne les projets soumis à étude d’impact relatifs à l’ouverture de travaux d’exploitation (et d’exploration -nde) de gisement d’hydrocarbures.

Enfin nous regrettons à nouveau le très faible niveau de dialogue avec l’administration centrale du ministère de la Transition écologique et solidaire en ce qui concerne les titres miniers d’hydrocarbures et donc les matières minérales énergétiques.

 

Revue de presse :

.Projet de forage à Garos : les raisons de l’abandon – Pierre-Olivier Julien, La République des Pyrénées, 9 novembre 2018

.Nord-Béarn : la société Investaq renonce à ses forages pétroliers – Sud Ouest, 8 novembre 2018

 

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